Marie Claire - France 842

Met c’est une intense fierté de fêter cet anniversaire avec vo u s! La fierté d’être, depuis 1937, l’un des maga-zines féminins les plus engagés. Dès les débuts, Mar-celle Auclair, cofondatrice avec Jean Prouvost, défend peu ou prou la même ligne que Simone Veil quelques décen-nies plus tard: celle d’une bourgeoise visionnaire souhaitant faire avancer la cause de ses semblables. Il faut lire le papier ardent de notre journaliste Catherine Durand qui retrace le che-min intime de nos mères ou grands-mères face à l’avortement, quand il était interdit, clandestin, mortel. Et que Marcelle Auclair brandissait déjà Marie Claire comme le journal allié des femmes: dès novembre 1960, elle lance un appel à témoins à nos lectrices pour qu’elles racontent leur avortement. S’ensuit une enquête qui, écrit-elle, « a délié la…

Françoise-Marie Santucci JOURNALISTE Elle a orchestré l’entretien croisé entre les écrivaines Virginie Despentes et Léonora Miano. D’OÙ VENEZ-VOUS? J’ai grandi en Côte d’Ivoire dans un milieu classique, ni bourgeois ni prolo. L’ambiance était spéciale; ce n’était plus les colonies mais encore la « Françafrique». POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER? Parce qu’il me permet d’être curieuse de tout. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT LA RENCONTRE? Quand on a parlé, avec Virginie et Léonora, de notre amour de la musique; et comment on écoutait religieusement les 33 tours une face après l’autre! VOTRE FEMME PRÉFÉRÉE? Danielle Casanova et les femmes du « Convoi des 31000». Christophe Schumacher PHOTOGRAPHE Il a shooté pour nous le cahier Inspirations mode. D’OÙ VENEZ-VOUS? J’ai grandi à Strasbourg, dans un milieu modeste mais cultivé où l’art et la musique tenaient une place privilégiée. Mon grand-père était passionné de photo et ma mère m’a toujours…

UN TRAIT AUX CONTOURS TENDRES, qui s’épanouit généreusement sur des aplats de couleurs vives, mais un propos net, percutant. À 38 ans, l’illustratrice Hina Hundt va chercher ses inspirations aussi bien du côté de Jean Dubuffet que des peintres américain·es Kehinde Wiley et Harmonia Rosales, et enveloppe de douceur la défense de ses engagements. Inclusion, lutte contre les clichés et les discriminations, émancipation… autant de valeurs transmises dès l’enfance « par une génération de femmes fortes et parfois indépendantes très jeunes », auprès desquelles elle a été élevée, raconte-telle. Née à Lomé, au Togo où elle a vécu jusqu’à ses 9 ans, Hina Hundt grandit entre Bretagne, région parisienne et Toulouse, où elle suit des études d’arts plastiques et de communication visuelle à l’école de Condé. « À la maison,…

1 UNE EXPO INCONTOURNABLE Erwin Blumenfeld est l’un des maîtres de la photographie de mode, qu’il a contribué à ennoblir en en faisant dès les années 30, à Paris puis à New York, un terrain d’expérimentation d’une grande modernité. Travail sur les couleurs, la lumière, miroirs, jeux d’optiques ou surimpressions: la rétrospective que lui consacre le Musée d’art et d’histoire du judaïsme confirme son avant-gardisme. À ne pas rater! « Les tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950 », du 13 octobre au 5 mars au Mahj, Paris 3e. mahj.org 2 DE L’ÉTÉ DANS L’AUTOMNE La maison italienne Pucci se réinvente sous la houlette de Camille Miceli. Ses motifs gais et presque psyché nous donnent une furieuse envie de prolonger l’été. Collection La Piazzetta, sur pucci.com 3 DES B.O. COSMIQUES AURÉLIE BIDERMANN NOUS CONVIE À UN VOYAGE DANS LES ASTRES…

« Quelle curieuse atmosphère que celle d’octobre. La lumière diminue peu à peu, elle entraîne nos cœurs vers l’obscurité. L’été est déjà loin. Le travail s’accumule. Les nouvelles s’habillent d’anxiété. Et nos cheveux sont mouillés par la pluie. Pour un peu, on se laisserait happer par toutes ces ombres qui rôdent, par une mélancolie flirtant avec la morosité. Et si on restait dans notre lit, à attendre que tout cela passe? Certains jours, la tentation est grande, mais est-ce ainsi que nous voulons percevoir nos couleurs d’automne? Souhaitons-nous réellement être aspirés par des contrariétés qui ne dépendent pas de nous? Est-ce que notre seule manière d’être au monde est de le subir avec fatalité? Sans doute qu’il se cache, dans nos cœurs, d’autres perspectives. Peut-être qu’il est temps de nous…