Marie Claire - France 843

Ce mois-ci, Marie Claire continue de fêter ses 85 ans d’engagements aux côtés des femmes et notre numéro fait la part belle à quelques figures exceptionnelles, des personnalités qui éclairent nos chemins, nous indiquent d’autres voies possibles, nous aident par leur audace, leur courage, leur humanité. Les journalistes de Marie Claire Ukraine nous racontent l’espoir fragile que représente la renaissance du magazine après des mois d’interruption, dans un pays en résistance alors que des bombes pulvérisent à nouveau Kyiv au moment où j’écris cet édito, ce petit matin du 10 octobre. « Le slogan de ce numéro d’automne est : “La vie continue” », nous confie Iryna Tatarenko, la rédactrice en chef. C’est vrai, elle continue, mais différemment. Nous avons conservé nos rubriques mais, en beauté, nous avons fait un…

Rebecca Benhamou JOURNALISTE ET AUTRICE Elle décrypte pour nous les objets iconiques de nos rituels beauté. D’OÙ VENEZ-VOUS ? Je suis née et j’ai grandi à Paris, et j’ai la chance d’avoir deux villes de cœur: Londres et Tel-Aviv, où j’ai vécu huit ans en tout. L’aînée de trois filles, je viens d’une famille méditerranéenne aimante et soudée, qui ne jure que par les grandes tablées et les vacances au soleil. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? Parce que je suis curieuse de tout. J’aime poser des questions et retranscrire les histoires des autres avec mes mots. Le journalisme était donc fait pour moi! Quant à mon activité d’écrivaine, c’était mon rêve d’enfant. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT L’ÉCRITURE DE VOTRE CHRONIQUE BEAUTÉ SUR LE MIROIR ? J’ai aimé réfléchir à la…

AVANT DE FAIRE ÉTAPE À L’ÉCOLE KOURTRAJMÉ, section Art & Image, Sarah Makharine a emprunté une multitude de chemins, joyeuse touche-à-tout: actrice, assistante de production, apprentie réalisatrice, directrice artistique… Le verbe vif et joliment tchatcheur, cette artiste de 31 ans évoque le parcours qui l’a menée d’une banlieue à l’autre. De Courbevoie, où elle a grandi, à Saint-Denis, où elle a suivi un master de cinéma, en passant par les bancs parisiens de La Sorbonne pour y étudier le théâtre, ou encore les plateaux de cinéma, où elle a tourné des rôles secondaires jusqu’à peu (Demi-sœurs, réalisé en 2018 par Saphia Azzeddine et François-Régis Jeanne, ou Aftersun, de Charlotte Wells, prochainement en salle). Un tourbillon d’activités où s’exprime une énergie débordante, jusqu’à ce que son année d’apprentissage 2020-2021 à Kourtrajmé…

1 UNE ARTISTE SINGULIÈRE L’Américaine Jan Groover avait débuté sa carrière par la peinture, mais c’est la photo qui l’a révélée. En particulier celle, en couleur, qu’elle n’a cessé d’expérimenter, donnant à ses clichés des airs de peintures abstraites. Ses natures mortes, exposées au sein d’une rétrospective organisée par la Fondation Henri Cartier-Bresson, sont aussi mystérieuses qu’addictives. « Jan Groover, laboratoire des formes », jusqu’au 12 février 2023, Paris 3e. henricartierbresson.org 2 UNE ODE À LA NATURE Une sélection de certains des meilleurs articles – et des géniales photos qui les illustrent – du magazine Regain. Soit une célébration de la vie paysanne et animale, des métiers de la terre, de la beauté du vivant en un seul volume. Indispensable. Regain en campagne, éd. de La Martinière, 45 €. editionsdelamartiniere.fr…

« C’est une sorte de frisson qui remonte le long de notre colonne vertébrale. Un picotement dans le cœur en lisant l’actualité. C’est une pulsion vive, une évidence qui vient nous cueillir au creux du ventre. C’est le souffle de la révolte, l’impossible indifférence. C’est l’envie farouche de remettre un peu d’harmonie sous nos yeux. C’est le désir brûlant de “s’engager”. Oui mais voilà, aussitôt cette fougue ressentie, l’ombre des doutes vient déjà la ternir. Et si ? Et si nous n’étions pas légitimes? Et si tout cela était vain ? Une goutte d’eau peut-elle changer la couleur de l’océan ? Et puis, par où commencer ? Terrassé·e par nos pensées confuses, on se laisse emporter dans la tourmente de nos questionnements et, démuni·e, on s’enfonce dans notre canapé, écartelé·e…

« MÂCHOIRE DÉCROCHÉE, FRACTURES DU NEZ, ÉCLATS DE VERRE DANS LES SEINS, hématomes sur tout le corps, claquée contre les murs, les phalanges de trois doigts arrachées, déchirure de la rétine, cuir chevelu éclaté, amputée des doigts, des orteils et du nez après avoir été brûlée au troisième degré par aspersion d’essence… Cette litanie d’horreurs n’est pas extraite d’un rapport d’Amnesty International sur un camp de torture dans un pays ravagé par la guerre, mais une chronique ordinaire de la violence conjugale en France, puisée dans les archives des associations… » Le 8 mars 2005, sous le titre « Cogne et persiste », Marie Claire publie une enquête sur la violence conjugale, accompagnée d’un sondage (Ipsos) qui révèle que 10 % des femmes en sont victimes. Une estimation sur l’ampleur de…