Edito
Massacre Au mois de novembre de l’année dernière, mon coiffeur m’a castrée. Je suis arrivée les cheveux longs, je voulais les garder longs. Il m’a dit: «On coupe, hein, on fait un carré sous les épaules?» en me montrant de sa main le trait sous les épaules. J’ai dit non. Je ne voulais pas être la Parisienne de la rentrée. Il a pris sa paire de ciseaux, comme d’habitude, puis a coupé en dégradé comme on coupe au sécateur de très grosses tiges de fleurs. Le bruit à mes oreilles était inhabituel, cru, crissant. Peut-être que mes cheveux pleuraient. Il m’a massacrée, très tranquillement. Il a dit, une fois fini, en passant ses mains dans mes longs cheveux cassés: «C’est bien, c’est rock.» Mais moi, je ne suis pas rock. Ni…