Edito
Nous courons encore A la dernière réunion dans mon bureau à Marie Claire, autour de la table, Valentine F. n’a pas quitté son gros blouson. Trop crevée. Ses cheveux blonds enfoncés dans son col se mélangeaient à une fatigue patente teintée de colère: pourquoi être mère nous pèse tant? Sa petite fille et son bébé, dont elle avait la charge seule non-stop depuis quinze jours, expliquaient plus particulièrement son état. «La charge seule», voilà qui fait écho à tant d’entre nous dans la vie. Nous avons beau possiblement et concrètement être deux parents, la mère continue d’évoquer le tout. Et la mère de famille est partout, déguisée en infirmière, entrepreneuse, professeure, assistante, ministre, vendeuse, journaliste. J’écris «déguisée» car derrière chaque profession, chaque réunion, chaque déplacement professionnel, chaque trajet en métro…