Marie Claire - France 806

Des Marianne Nous avons choisi la France comme territoire de ce spécial mode: les monts Dore d’Auvergne, pour sa lande infinie et verte, Châteauroux, dans le Berry, dans un petit château et le lointain écho de Christine Angot, la pointe de Brest, romantique et XIXe , pour sauter des falaises? Nous voulions incarner la femme française et le style français, la chance d’appartenir à cette culture. Et cette femme française à laquelle Marie Claire est attachée n’est pas réductible à l’image de la Parisienne. Elle est plus profonde. Me revient en mémoire la phrase de Julien Dossena, que j’aime tant: «J’aime les filles à talons plats qui marchent dans la vie à grands pas.» C’est précisément cela: l’allure est une conséquence, une certaine détermination. La simplicité et le naturel, son humble…

Maciek Pozoga, photographe La banlieue parisienne, où il a choisi de s'installer, est devenue un lieu où il « traîne », comme il dit, pour attraper au vol des instants de vie et de « bordel urbain ». Son portfolio « Des vies périphériques » raconte tout cela à la fois. D’où venez-vous ? J’ai grandi dans la banlieue de Bordeaux, mon père est polonais et ma mère, française. Mes deux parents sont profs. Pourquoi faites-vous ce métier ? Parce que je suis curieux, hyperactif et que j’ai besoin de ce prétexte pour aller vers les autres. Votre moment préféré pendant ce travail sur Paris nord ? Le jour où j’ai finalement réussi à convaincre une vendeuse à la sauvette de maïs grillé que je ne travaillais pas pour la mairie ou la police…

“Lorsque Philippe Noiret lit une lettre d’amour sans espoir à Sabine Azéma dans ‘La vie et rien d’autre’.” « Le déferlement d’ouvrages prônant la zénitude est pour moi une horreur. Je demande à être troublé, poreux, à éprouver des frissons. Frissonner, c’est la chair de poule qui vous donne envie d’être bien présent dans la vie et ses incertitudes, et qui est difficilement compatible avec cette sagesse dont on nous rebat les oreilles. Qu’est-ce qui me fait frissonner ? La voix de Virginie Aussiètre, la compagne de mon fils, cette voix habitée d’une mélancolie qui vient de très loin dans Ces deux-là. Ou la fin de La vie et rien d’autre de Bertrand Tavernier, lorsque Philippe Noiret lit une lettre d’amour sans espoir à Sabine Azéma. Je finirais par un grand…

«Quand vous m’avez proposé d’illustrer “Marie et Claire”, j’ai immédiatement pensé aux héroïnes du film Tirez la langue, mademoiselle d’Axelle Ropert, sorti en 2013, pour lequel j’avais réalisé ces dessins. Je jouais une dessinatrice dans le film, ce que je suis aussi dans la vie. Nous en avions besoin pour le décor de certaines scènes. L’héroïne a rencontré un médecin qu’elle aime et elle attend son coup de fil. C’est sa fille qui la raisonne, plus sage qu’elle. La fille est la mère, en quelque sorte. La nudité innocente marque leur rapport fusionnel. C’est ainsi que je vois Marie et Claire. » Louise Bourgoin Fille d’un professeur de philosophie et d’une professeure agrégée de lettres modernes, Ariane Louise Bourgoin passe son enfance entre Rennes et Vannes. Diplômée des Beaux-Arts de Rennes, elle…

Elle faisait ses courses dans un supermarché de Neufchâtel-en-Bray, en Normandie, quand le message est arrivé. C’était au mois de juin l’année dernière. « Je vois encore cette phrase sur mon portable : “Admise au collège universitaire de Sciences Po Paris”. » Admise, ce moment qu’elle attendait tant. « Je me suis effondrée en larmes, parce que j’ai vu mon avenir changer. » Tifany a alors 18 ans, elle s’apprête à quitter la Normandie et découvrir un nouveau monde. Paris, le boulevard Saint-Germain. Des nouvelles personnes. Un univers jusque-là inaccessible. “Lucky Luke” et “Télé Z” Tifany a grandi dans cette petite ville normande de 4 700 habitants dans une famille de trois enfants. Son père, fossoyeur marbrier, et sa mère, au foyer, n’ont pas le bac. À la maison, on lit Lucky…