Marie Claire - France 823

À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, nous avons décidé de ne pas choisir une femme pour notre couverture, mais huit ! Huit personnalités d’exception, huit femmes de tête et de cœur, engagées, vibrantes, parlant haut et fort. En les mettant en lumière, sous l’objectif aimant de la photographe Charlotte Abramow, ce sont aussi leurs combats que nous embrassons : féminisme, antiracisme, écologie, lutte contre les discriminations de tous ordres. Leurs voix se répondent, s’entremêlent et se nourrissent, souvent. Il ne vous aura sans doute pas échappé que nos invitées ne sont pas toutes célèbres – mais elles sont toutes exceptionnelles. De même, elles n’entrent pas forcément dans les canons traditionnels de la « beauté », surtout en une d’un magazine féminin. Montrer des corps réalistes, des…

SIMONETTA GREGGIO, ROMANCIÈRE D’origine italienne, l’auteure du très beau Elsa mon amour* a rencontré pour nous l’écrivaine culte Annie Ernaux. D’OÙ VENEZ-VOUS ? Je suis née à Padoue, en Vénétie. Autrefois, Padoue était merveilleuse. On aurait dit un salon de thé Ottocento, avec les piazze delle Erbe, dei Fiori et della Signoria pavées de granit coloré et entourées d’anciens palais, le Prato della Valle ponctué par les statues de ses rejetons les plus connus, Torquato Tasso le poète, Galileo Galilei l’astrophysicien, Ariosto et Pétrarque, pères fondateurs de la langue italienne… Venise, toute proche, la préserve du tourisme de masse. Et Vérone, nid des amours tragiques de Juliette et Roméo, lui a volé la vedette pour les voyages de noces. Je suis une femme italienne qui écrit en français. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? Mon métier,…

HUIT FEMMES, HUIT VOIX, HUIT VISAGES DE L’ESPOIR… et derrière nos huit couvertures, des préparatifs de haut vol. En ce mois de janvier, il y avait une belle ambition mais avant tout une belle ambiance, des rires et une jolie brassée de fleurs autour de ce projet exceptionnel. Très engagée, la photographe Charlotte Abramow a mis tout son talent au service d’un casting aussi varié que prestigieux. L’objectif ? Proposer une série de portraits teintés d’un esprit très Renaissance, élaborés autour d’un fond noir, de vêtements ultra-colorés et de pièces fortes. Avec des fleurs en guise de « gimmick », comme un lien délicat entre nos invitées. Et, en toile de fond, des studios transformés en intérieur intime, écrin parsemé de détails chaleureux – chauffeuse, fauteuil, sol à damier… –…

DE LA COLLE, DES JOURNAUX, UNE BONNE PAIRE DE CISEAUX, et comme une irrésistible envie de jouer… Grâce à l’art du collage, où elle excelle, la photographe et artiste visuelle Anna Muller ne veut rien lâcher de cette part d’enfance qui nourrit sa créativité. « Le collage est une discipline qui n’apporte que de la joie, un processus de création libre et spontané qui fait jaillir des surprises, comme lorsqu’on joue, enfant », confie celle qui, petite, aimait passer des heures dans l’atelier de son père artiste. Née en 1981 à Izhevsk, en Russie, elle étudie la photographie à Moscou, commence à travailler au Japon avant de venir compléter son cursus en France, à l’école internationale de photographie Spéos. Coup de foudre pour Paris en 2012, elle n’est plus jamais…

1 UN LIVRE QUI CÉLÈBRE L’ENGAGEMENT Cet ouvrage* est une mise en image percutante du travail de Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique de la maison Dior. Trente-trois photographes y sont réunis, de Sarah Moon à Bettina Rheims ou Jodi Bieber (photo), chacun·e ayant capturé un moment ou une pièce emblématique de l’une des collections élaborées ces dernières années. Ce qui ressort de tout cela ? La force du vêtement, au service de la puissance des femmes et de l’affirmation de soi. Cette anthologie est d’ailleurs publiée à l’occasion de la journée du 8 mars. (*) Her Dior. La vision de Maria Grazia Chiuri, par Maria Grazia Chiuri, texte de Maria Luisa Frisa, éd. Rizzoli New York, 85 €. 2 DES PEINTRES SUISSES ET MODERNES Le musée d’Orsay offre ses cimaises à l’avant-garde artistique…

« Il y a ce regard que l’on croise dans la rue, celui de cette femme assise par terre, les cheveux balayés par le froid. On pourrait avancer plus vite, s’enfouir dans notre manteau d’habitudes, savourer le confort de nos existences, mais cette fois-ci, on n’y parvient pas. Poussé·e par une nécessité qui nous échappe, on décide d’engager la conversation. Au fil de notre vie, nous sommes tou·tes amené·es à faire preuve d’engagement. Qu’on s’engage à tenir une promesse ou à épouser quelqu’un, l’engagement ne fait pas partie de ces concepts flous qui nous semblent lointains, étrangers à notre quotidien. Pourtant, si on prend le temps de le regarder d’un peu plus près, le terme n’est pas aussi limpide qu’il n’y paraît. L’étymologie rappelle que l’engagement exige de “mettre quelque en…