Marie Claire - France Janvier 2017

Il y a des femmes qui sortent, le matin, les cheveux mouillés dans la rue. D’autres qui se maquillent sur les sièges du métro qui tangue, à la lumière jaune. Elles allongent consciencieusement leurs cils, se font les ongles, s’observent dans un petit miroir. Seules au milieu de tous. Elles ne regardent pas les autres les regarder, ne semblent même pas les envisager. Moi, je les observe. Cette intimité projetée dans l’espace public me fascine. Comment peut-on se faire belle publiquement? Comment peut-on ainsi avouer que l’on cherche à s’embellir? Comment peut-on livrer ses gestes, la pantomime de sa salle de bain au monde? La cécité volontaire et résolue de ces femmes m’intrigue, m’attire, elle est l’inverse de ma pudeur. Nous avons souhaité consacrer un numéro au maquillage, à ses…

Gianmarco Maraviglia Photographe Il a suivi pour nous les policiers protégeant les rennes des braconniers, dans des contrées arctiques. D’où venez-vous ? Je suis né à Milan, en Italie, où je vis toujours. Ce qui vous a le plus marqué pendant ce reportage… Je me suis retrouvé en terre totalement inconnue, perdu au milieu de l’immensité blanche, et en même temps subjugué par sa beauté absolue. Votre plus grande émotion professionnelle ? Ce très vieil homme rencontré en Arménie qui avait réussi à fuir la Syrie. Lili Choi Maquilleuse Cette artiste, qui réalise aussi des tatouages éphémères, a participé à notre sujet «Le pouvoir du makeup ». D’où venez-vous ? Je suis née à Séoul, en Corée du Sud, et je vis à Paris. Ce qui vous a le plus…

1. Un coupé décapé shooté par hasard par notre équipe mode à Los Angeles, lors du série mode «Voyage dans les 80’s». 2. La force tranquille. Prise de vue de la série parfums au studio Marie Claire. Des filtres ont pris feu, mais le photographe François Coquerel – assisté de la set designeuse Juliette de Cadoudal – conserve un calme olympien, enchaînant les images avec une facilité déconcertante. 3. Coup de froid au studio? Aucun problème pour la styliste Anna Quérouil (à gauche) et la photographe Amira Fritz (à droite) lors de la séance «Néo-Renaissance»: deux manteaux du shopping feront l’affaire. 4. Epinglé sur un mur, le choix des beaux portraits d’Isabella Rossellini réalisés par Jody Rogac lors d’une séance à New York. 5. Métamorphose. 17 heures, Milana Kruz pose…

De : Louisa-Liv Date : 3 octobre 2016 A : cdurand@gmc.tm.fr Objet : Vos excellentes idées Merci pour votre magazine, que je lis toute l’année. J’aime bien la rubrique « Idées claires ». Quelle bonne idée de questionner plusieurs personnalités féminines et masculines de divers horizons! Et j’ai beaucoup apprécié les commentaires sur la gourmandise (MC n° 770, octobre 2016). Je suis sûre que, comme moi, beaucoup de lectrices se sont retrouvées dans ces déclarations d’amour à la nourriture qui sont souvent intimement liées à des désirs plus charnels. De : François Date : 11 octobre 2016 A : cdurand@gmc.tm.fr Objet : L’histoire à suivre Je voulais vous remercier profondément d’avoir publié mon petit texte dans votre rubrique « Réactions » (MC n° 771, novembre 2016). Cela m’a étonné, ému…

Leïla Slimani Ecrivaine J’avais passé l’hiver à écrire mon premier roman. L’éditeur attendait que je lui rende mon manuscrit quand, soudain, plus rien. Plus d’idées, plus de souffle, plus de désir. J’étais désespérée. J’ai pris l’avion pour le Maroc et je me suis installée, seule, dans une maison, pour finir mon livre. J’ai commencé par tourner en rond, par me taper la tête contre les murs. Je restais des heures devant mon ordinateur, sans écrire un mot. Et puis j’ai perdu la notion du temps. Je me suis laissée glisser dans une autre dimension. J’ai écrit, nuit et jour. J’étais ivre de solitude et de mots. Je mangeais à minuit, je dormais en pleine journée. Je parlais toute seule et je riais avec moi-même. J’ai connu, cette semaine-là, l’ivresse de…

Quand Anita reçoit l’appel téléphonique, il est 2h30 du matin. Dehors, il y a déjà du soleil. Heureusement, pense-t-elle, dans quelques semaines les journées seront plus courtes. Bientôt Lakselv, bourgade du nord de la Norvège où elle travaille, sera plongée dans le noir pour six mois. Et ses collègues auront moins de travail. Peut-être. Parce que dehors, où la glace ne fond jamais, on ne sait pas ce qu’il peut arriver. «On a trouvé des traces de sang sur la neige, deux policiers ont été envoyés sur les lieux.» Elle était déjà éveillée quand le téléphone a sonné. Avec la lumière qui filtre à travers les rideaux, il lui est difficile de dormir. A cette saison, Anita n’arrive pas à se reposer. C’est comme si le soleil qui ne se…