Marie Claire - France Mai 2017

J’ai souvent été frappée d’entendre et de lire que la routine tuait le couple, je n’ai jamais été d’accord avec cela. Le quotidien peut aussi toucher au sublime, et l’habitude, être un impatient rendez-vous. «On prend notre bain ensemble tous les jours à 7 heures», nous raconte ainsi Eva Ionesco. Une scène de la vie conjugale simple, fondatrice. «Mais on ne peut pas prendre deux bains dans la même journée à cause du chauffe-eau qui a été installé par un radin», ajoute Simon Liberati, son mari. Leur rituel est prosaïque, et sa mythologie, personnelle et forcément incompréhensible. Elle appartient à leur histoire silencieuse. Prendre un chocolat au café du coin, discuter quand l’autre prend sa douche, faire les courses au supermarché peuvent être des ciments personnels et poétiques volontiers insoupçonnés.…

Maxi Cohen Photographe Pendant vingt ans, elle a sondé les toilettes pour femmes, où tant de choses se disent. D’où venez-vous ? D’une ferme du New Jersey. Je vis à New York. Ce qui vous a le plus marquée pendant ce reportage… Découvrir que, dans les toilettes, ces femmes partageaient leurs secrets les plus intimes. Votre plus grande émotion professionnelle ? Une femme me révélant qu’elle avait appelé pour la première fois en dix-huit ans ses parents après avoir vu mon documentaire sur mon père, Joe and Maxi . Un mot pour vous définir ? Impossible de répondre. Quatre amis l’ont fait à ma place: visionnaire, prophétique, novatrice. Cihan Oncü Photographe Cet œil habité a su déployer dans nos pages mode des corsets comme des sculptures sensuelles, des pièces de…

De : Delphine Date : 9 mars 2017 À : cdurand@gmc.tm.fr Objet : Moi, je serai Présidente! J’ai beaucoup aimé l’article «Dessine ta vie quand tu seras grande» (MC n° 776, avril 2017) . Les dessins de ces petites filles qui s’imaginent dompteuse de fauve, artiste peintre ou présidente de la République ne collent pas aux clichés. Ils sont au contraire plein d’optimisme, comme un écho à ce numéro spécial 8 mars qui rend un juste hommage aux femmes qui ont changé notre vie. Ces fillettes, je l’espère, ne vont «rien lâcher», comme nous le conseille Maïwenn dans son interview. De : Yveline Date : 28 février 2017 À : cdurand@gmc.tm.fr Objet : Nos ovocytes nous appartiennent Merci d’avoir donné la parole à Audrey Keysers (« J’ai dû parler de…

Alister Chanteur “On ne peut être dans la simplicité qu’entouré de gens qu’on aime. La simplicité est un abandon, un renoncement, un dépôt d’armes pacifique. D’autant plus que, selon l’Insee, on passe 95 % de notre temps à se compliquer la vie. Donc, chérir ces rares 5 % relève du talent, voire de la virtuosité. Dès lors, de quoi s’agit-il? Se taire quand l’autre vous parle, dormir jusqu’aux lueurs du samedi après-midi, avoir envie d’un poulet-frites le dimanche soir, faire la vaisselle, soigneusement, torchon sur l’épaule, les autres jours de la semaine, et surtout rire quand c’est triste et pleurer quand c’est drôle. En attendant un signe de celle ou celui qui vous manque. In fine, la simplicité est un manque d’imagination salvateur. Une pause, quoi.” Dernier album paru: Mouvement…

Soudain, des détonations déchirent le silence de la jungle endormie. Dans la pénombre d’une hutte en bambou, une dizaine de jeunes femmes bouclent leur sac à dos, fébriles. « La Tatmadaw (armée officielle birmane, ndlr) approche », souffle Aye Nwe. Elle est l’une des trois cents recrues féminines de l’Armée nationale de libération palaung (TNLA), groupe rebelle récemment classé organisation terroriste par le gouvernement de Naypyidaw. A ses côtés, Htwe, qui porte l’uniforme assorti d’un serre-tête à strass, semble tout aussi pressée de quitter Rhu Bran, village de planteurs de thé perdu dans les montagnes nuageuses du nord-est de la Birmanie. Tout en rassemblant ses affaires, la jeune femme explique avoir rejoint la rébellion il y a deux ans, à sa majorité: «Depuis que j’ai l’âge de lire les journaux,…

«C’est sûr… l’affaire Théo est une affaire particulière, par la nature et la gravité des blessures, par la manière dont le contrôle a dérapé et par les proportions prises», confie Marie-France Monéger. A 59 ans, la directrice de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN, la «police des polices»), chargée d’enquêter sur les conditions de l’interpellation du jeune homme à Aulnay-sous-Bois, le 2 février dernier, connaît le poids des mots. Elle nuance d’ailleurs: « C’est une affaire complexe.» Après la plainte pour viol déposée par Théodore L. contre un agent de la brigade spécialisée de terrain qu’il accuse de l’avoir pénétré avec sa matraque télescopique, Marie-France Monéger et ses équipes ont visionné avec minutie les images des caméras de vidéosurveillance de la Ville. «Le policier a tout de suite reconnu…