Les cheveux ne sont pas innocents
Je me souviens d’un témoignage dans Marie Claire qui m’avait frappée. Je l’ai retrouvé, il commence ainsi: «Quand ma fille était petite je lui faisais des tresses. Pour qu’elle soit moins jolie.» Je salue aujourd’hui encore la franchise de cette mère qui a reconnu et réfléchi à sa jalousie, poison qui rapetissait sa fille autant qu’elle le pouvait. Je me souviens aussi de ma nouvelle prof d’espagnol en cinquième, elle était montée en tailleur noir sur l’estrade en bois et avait posé son grand Kelly Hermès sur le bureau vide. Le premier cours de l’année, elle nous avait raconté comment, en Argentine, elle avait rasé les cheveux de sa fille pour qu’ils repoussent plus sains et plus forts. Je regardais ses cheveux massifs et noirs, drus et droits qui étaient…