Marie Claire - France Septembre 2017

Je m’apprêtais à parler de la Finlande, mais Simone Veil est morte. Alors je ne peux plus tellement vous parler de paysages. J’ai cherché Simone dans Marie Claire pour l’entendre encore, et j’ai retrouvé sa force, son humanité, son élégance et sa modestie. En 1970, les femmes étaient encore majoritairement définies comme des mères de famille. Les hommes les pensaient incapables de faire de la politique. Elles n’en avaient, selon eux, ni la force physique – « femmes-fleurs à conserver sous verre », protestait alors Jacques Garai –, ni la résistance morale, et encore moins le sens profond. En 1972, seules huit femmes étaient députées en France. En 1974, alors ministre de la Santé, Simone Veil remportera face à une meute d’hommes l’ardent combat qu’elle a mené pour le droit…

Thomas Cooksey Photographe Graphique, épurée, chorégraphique: la vision de ce photographe britannique trouve toute sa mesure dans «Codes du travail», l’un de nos sujets mode du mois. D’où venez-vous ? Je suis né en Angleterre, dans le comté de Surrey, et je vis actuellement à Hackney. Ce qui vous a le plus marqué pendant ce shooting. La chaleur: il faisait 37 °C dans le studio. Votre plus grande émotion professionnelle ? Tout récemment, l’e-mail d’un designer que j’admire, me confiant combien il avait aimé la photo que j’avais réalisée de l’une de ses pièces. Un mot pour vous définir ? Je ne pense pas que vous puissiez définir quiconque en un seul mot. Simon Liberati Ecrivain Il forme avec son épouse, Eva Ionesco, un couple emblématique de la vie parisienne.…

A Marie Claire, elle était une icône absolue, dont les combats épousaient les nôtres depuis longtemps. En janvier 1973, avec une étrange prescience, notre rédaction avait composé, autour du président Pompidou, un gouvernement imaginaire entièrement féminin. Une fiction politique qui avait désigné comme «Premier ministre» (la féminisation des titres n’était pas encore en vigueur) celle qui était alors secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature – « peu connue du public » mais dont «l’autorité morale en fait l’une des grandes figures de l’administration ». Elle fut aussi notre femme de l’année 1975 et, en 1990, dans une longue interview recueillie par Michèle Manceaux, elle parla de ce que les camps lui avaient appris, à l’heure « des élucubrations » des négationnistes. Femme libre et inspirante, Simone Veil –…

Marina Foïs Comédienne “Modestie? Le mot m’évoque immédiatement Laurent Cantet, avec qui j’ai tourné récemment L’atelier . Olivia, mon personnage, prof dans un atelier d’écriture, est modeste au sens où elle ne juge jamais. Le regard qu’elle pose sur la jeunesse des quartiers difficiles est empreint de neutralité vis-à-vis d’un monde quelle ne connaît pas. Et Cantet est comme ça. La modestie est au cœur des enjeux pour un acteur. Il y a en moi des moments de grande confiance, où l’ego s’emballe, et d’autres où l’on se sent une toute petite chose. En réalité, l’instant de vérité c’est sur le plateau; tout le reste c’est rien. Si l’on faisait ce métier uniquement guidé par l’assurance et les certitudes, on n’irait pas loin.” L’atelier de Laurent Cantet, sortie le 11…

5 h 30, le jour se lève. Sur le toit d’un blockhaus bariolé de tags, Julie Gautier enchaîne les postures de yoga et les exercices de respiration. Son corps d’adolescente témoigne d’une hygiène de vie de compétition. Dans quelques heures, la jeune femme de 37 ans va filmer, en apnée, une publicité pour la marque Ever Bio Cosmetics. Sous l’eau, privée de la fonction vitale de respirer, Julie n’aura pas le droit à l’erreur. Se préparer mentalement et physiquement n’est pas en option. A ses pieds, la rade de Villefranche-sur-Mer, l’un des meilleurs spots d’apnée au monde, sommeille encore. La plupart des champions d’apnée français ont été formés au large de cette baie abritant des fonds plongeant à plus de 150 m. Nice, éloignée de quelques battements de palmes de…

Comme une apparition sur les tapis rouges, on a vu Jennifer Lawrence, Cara Delevingne et Lady Gaga poser sous les flashs avec des mèches grisonnantes, voire une chevelure totalement blanche, Rihanna allant jusqu’à déclarer: «Grey is the new black. » Les réseaux sociaux se sont enflammés pour cette nouvelle «silver trend» qui n’aura été qu’un feu de paille, le temps d’un défilé ou d’une soirée, pour ces personnalités qui, rappelons-le, sont jeunes. A 25 ans, être «blande», jolie expression de Sophie Fontanel (voir son interview), c’est tendance; à plus de 40 ans, c’est être folle ou courageuse. Ou militante, comme l’essayiste Anne Kreamer(1) , qui écrit: «L’acte politique le plus provocateur qu’une femme puisse poser avec ses cheveux, c’est de les laisser être naturellement blancs.» Et lutter ainsi contre les…