Science & Vie

Sans verser dans les théories conspirationnistes, la question peut effleurer l’esprit : et si le SARS-CoV-2 avait été fabriqué en laboratoire ? En tentant d’y répondre lors de mon enquête, j’ai découvert des virus potentiellement bien plus mortels, créés ou recréés grâce à quelques manipulations. Certes, ces expériences sont conduites dans des lieux ultra-sécurisés afin, dit-on, de mieux nous préparer aux pandémies. Mais ne risquent-elles pas de créer un jour les monstres contre lesquels elles tentent de nous prémunir ?…

Naturopathie, ostéopathie, sophrologie… Les médecines douces, prisées par de nombreux Français, sont de plus en plus polluées par de pseudo-thérapeutes, qui tentent d’exercer une emprise psychologique sur des patients désemparés et de leur proposer des remèdes miracles très lucratifs… Le phénomène inquiète la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, qui appelle à la plus grande prudence. Cela suffira-t-il ? Ne vaut-il pas mieux réglementer les médecines douces ?…

Pas trop anxiogène, la couverture de ce numéro ? À la rédaction, nous nous sommes posé la question. L’heure est, paraît-il, au journalisme de solutions, à l’optimisme : il ne faut surtout pas “faire peur”. Pourtant, notre objectif n’est pas de vous faire vaciller : comme le rappelle le général Cypher Raige, incarné par Will Smith dans une émouvante scène du film After Earth, “le danger est bien réel, mais la peur est un choix”. Et cela est vrai : le danger est réel, il est écologique, il est viral, il est humain. La seule solution consiste justement à le regarder droit dans les yeux. Heureusement, à travers la planète, des milliers de chercheurs explorent déjà ces terres hostiles, tutoient l’inconcevable, questionnent l’éthique. Ils nous préparent à affronter des problèmes…

TOUT CE QU’IL RESTE À DÉCOUVRIR… Merci pour votre dossier passionnant sur la matière. Vous citez – extrêmement brièvement – l’énergie sombre, qui tiendrait pour 68 % de la composition de l’Univers (S&V n°1265, p. 71). À quoi sert-elle ? N’estelle aussi qu’hypothétique ? Donc, en fait, nous ne savons pas de quoi est composé 95 % de l’Univers ? Pénélope Gleyze, Paris (75) S&V Tout juste ! L’énergie sombre est associée à l’expansion de l’Univers – le fait que l’espace entre deux galaxies s’accroît au cours du temps. Depuis l’élaboration du modèle du big bang, il était admis que cette expansion ralentissait du fait de la force d’attraction qu’exercent entre eux les corps célestes. Sauf qu’en 1998, une découverte a tout changé : la lumière reçue sur Terre par des supernovae est…

En décembre 2022 (S&V n°1263, p. 84), nous alertions sur la réduction voire la disparition de nombreuses espèces vivant sur la planète. Tout indique en effet que nous sommes au début d’une extinction massive, à une échelle et une vitesse que la Terre n’a jamais connues. Mais comment l’évaluer précisément ? Giovanni Strona, de l’université d’Helsinki (Finlande), et Corey Bradshaw, de l’université Flinders (Australie), ont développé un nouveau modèle. Celui-ci prend non seulement en compte la disparition d’espèces du fait de conditions environnementales défavorables (destruction des habitats, pollution, sécheresses, températures excessives, acidité du milieu…), mais, surtout, il permet pour la première fois de prédire les avalanches d’extinctions, c’est-à-dire l’effondrement d’une population à cause de la disparition d’une autre dont elle est dépendante – pour se nourrir, se protéger… Leurs résultats…

C’est une première : en janvier, un État américain, l’Oregon, a annoncé l’ouverture de centres dédiés à la consommation encadrée de psilocybine, substance hallucinogène illicite en France. Cette évolution confirme l’intérêt croissant pour le potentiel thérapeutique des psychédéliques, que nous décrivions en mai 2022 (S&V n°1256, p. 84). De plus en plus d’études indiquent en effet que ces substances pourraient soulager divers troubles mentaux : dépression, anxiété, addictions, etc. C’est dans ce contexte que l’Oregon a autorisé les trips psychédéliques supervisés par des “facilitateurs”. L’Autorité de santé de l’État s’est même dotée d’un “Service de psilocybine de l’Oregon”. “Ce virage spectaculaire montre que la politique de répression des ‘drogues’ psychédéliques, dont la dangerosité a été exagérée et le potentiel thérapeutique méprisé, a fait son temps”, se réjouit Vincent Verroust, historien…