Science & Vie HS Sep 2016

Retourner sur la Lune ? La prochaine fois, ce ne sera pas pour se contenter d’y poser le pied et d’y collecter quelques échantillons. Non, la prochaine fois, il s’agira d’y prendre pied pour de bon et d’y construire une base habitable avec les ressources localement disponibles. Ce projet semble fou ? Il est pourtant défendu avec le plus grand sérieux par l’Agence spatiale européenne. Elle estime même qu’une dizaine d’années suffiraient à y parvenir. Plus loin, plus difficile aussi, la Nasa envisage d’envoyer des hommes sur Mars d’ici une vingtaine d’années. Mars, sur laquelle la société Space X imagine pouvoir établir, dans la foulée, une colonie humaine… Plus loin encore, ce sont les océans de Titan et d’Europe qui fascinent. Respectivement satellites de Saturne et de Jupiter, ils pourraient…

Objet céleste le plus proche de la Terre, la Lune a vite suscité l’intérêt scientifique. Dès 1609, Galilée pointe vers elle sa lunette astronomique, afin d’en dessiner les cratères. Le 23 mars 1840, elle est le premier astre à être photographié, à l’aide d’un daguerréotype, l’ancêtre de l’appareil photo. Sa face cachée ne sera révélée qu’en 1959 par la sonde russe Luna 3. Mais le point culminant de son exploration date bien sûr de 1969, avec la mission Apollo et l’envoi d’hommes sur son sol (12 en tout le fouleront en trois ans). Malgré cela, la Lune reste un objet de mystère quant à sa naissance et, surtout, à sa composition. Quelle quantité d’eau recèle-t-elle ? Dispose-t-elle de ressources de valeur ? D’où un intérêt continu, et les nombreuses velléités…

La survie d’hommes dans l’espace est conditionnée par leur protection contre les effets du rayonnement cosmique Construire une base habitable sur la Lune : un vieux rêve de l’homme. On en trouve d’ailleurs de nombreuses traces dans la littérature, la bande dessinée, les jeux vidéo et le cinéma de science-fiction, comme 2001, l’Odyssée de l’espace, pour ne citer que l’un des exemples les plus marquants. Que ce soit à des fins scientifiques, pour en exploiter les ressources ou pour servir de camp de base en vue d’une exploration spatiale plus lointaine (vers Mars notamment), les très sérieuses agences spatiales caressent elles aussi depuis longtemps le rêve de coloniser le satellite de la Terre. Las, tous ces beaux projets sont pour l’instant restés sans suite. Difficultés techniques, autres priorités spatiales et budgets rabotés…

Il y a dix ans encore, les astronomes ignoraient presque tout de Titan, la plus grande lune de Saturne. Tout juste savaient-ils, grâce aux survols lointains des sondes Pioneer 1, en 1979, et Voyager 1, en 1980, qu’elle a une épaisse atmosphère et qu’elle est très froide (– 179,5 °C en moyenne !). Mais dans les années 2004-2006, la mission Cassini-Huygens, dédiée à l’étude du système de Saturne, dévoile un astre de tout intérêt : les vols à 950 km d’altitude de Cassini et les observations du module Huygens, qui se pose à sa surface en janvier 2005, révèlent que Titan possède un climat digne de la Terre ! Des saisons, des vents, des nuages, des pluies, des mers… au détail près que le liquide qui y ruisselle est du…

Plongé dans l’une des trois mers de méthane de Titan, le sous-marin étudiera la chimie prébiotique qui s’y déroule Cette fois, la prise de risque est autorisée. Elle est même fortement encouragée. Il s’agit d’innover, de créer la prochaine génération d’explorateurs spatiaux. Un type d’initiative pour lequel les Américains ont la Niac ! La Nasa Innovative Advanced Concept finance, en effet, des projets osés, dont les plus pertinents deviendront les engins spatiaux du futur. Le dernier projet de la Niac ? Un sous-marin pour Titan… Le Sub, comme le nomment ses concepteurs, mesure 5,9 m de long, 1,1 m de large et 2 m de haut. Revêtu de titane, il abrite une structure en aluminium et matériaux composites pour un poids de 446 kg, à vide, et de quelque 1 200 kg,…

Vestiges errants de la naissance du système solaire, les astéroïdes sont de véritables trésors. Car c’est dans la nébuleuse primitive, il y a 4,5 milliards d’années, que des poussières se sont regroupées pour leur donner naissance. Certains se sont agglomérés pour former les planètes telluriques, Mercure, Vénus, la Terre et Mars. D’autres sont restés à l’état de briques, formant les groupements d’astéroïdes qui orbitent surtout dans la ceinture principale, entre Mars et Jupiter, et dans la ceinture de Kuiper et le nuage de Oort, au-delà de Neptune. Mieux connaître ces rochers permettrait donc de percer les secrets de notre histoire. En outre, ce sont de potentielles ressources minières. Plusieurs missions ont pour but d’en ramener des échantillons, voire de capturer un astéroïde entier ! Mais attention : certains d’entre eux,…