Marie Claire - France

L’hymne du « self love » 2023 nous est offert par Miley Cyrus, dont le titre Flowers(1) réchauffe les âmes en peine depuis le début de l’année. « Je peux m’acheter des fleurs / Écrire mon nom dans le sable / Me parler pendant des heures / Dire des choses que vous ne comprenez pas (…) /Je peux m’aimer mieux que toi. » Lettre d’amour à elle-même, le tube solaire et chaloupé de la chanteuse pop résonne avec cette idée très contemporaine du « self care», selon laquelle on devrait prendre soin de soi, de sa santé physique et mentale, pour se sentir mieux (lire notre sujet p. 112). Juliette Binoche, comédienne intense et star de ce numéro, suggère humblement d’être « dans le présent du présent » sans «…

Laure Marchand JOURNALISTE Elle a rencontré Françoise-Marie Santucci, autrice d’un livre sur la puissance des odeurs. D’OÙ VENEZ-VOUS? J’ai grandi près de la forêt. À l’automne, je faisais des provisions de noisettes et j’allais ramasser des girolles. J’étais trimballée dans la 2 CV maternelle remplie de numéros de Pif Gadget. Je n’avais pas de télé et une grande liberté. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER? Le journalisme, pour moi, est une attitude, ma façon d’être au monde, de le comprendre et surtout de le faire comprendre. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT L’INTERVIEW DE FRANÇOISE-MARIE SANTUCCI? La capacité de Françoise-Marie à rendre accessible ce monde peu connu mais omniprésent et à nous inviter élégamment à plonger dans l’intimité des odeurs. VOTRE FEMME PRÉFÉRÉE? J’ai une admiration immense pour Simone Veil. Louise Prothery JOURNALISTE Elle…

ELLE RACONTE QUE, TOUTE JEUNE, à peine âgée de 10 ans, elle tenait déjà des petits blogs sur Internet pour y épingler des images, imaginer des « moodboards», laissant s’épanouir sur la toile ses panneaux d’inspirations. Ensuite, un Canon entre les mains à 12 ans, puis les appareils argentiques de son père qu’elle s’empressait de récupérer, et enfin une mère qu’elle adorait accompagner dans son club de photo amateur ont achevé de forger sa vocation. « J’ai toujours voulu être photographe, se souvient aujourd’hui Emma Burlet, 29 ans. J’aimais collectionner des mémoires, des souvenirs, des moments. » Ado, celle qui a grandi entre la banlieue parisienne et la capitale multiplie déjà les portraits, fait une licence de photographie une fois son bac littéraire en poche tout en enchaînant les petits…

1 DES JARDINS EXTRAORDINAIRES Ce beau livre, subtilement titré The Avant Gardens, donne à voir des jardins visionnaires, conceptuels, politiques, artistiques… bref, qui sortent des sentiers battus et redéfinissent le genre. Ici, le paysage, beau été comme hiver, imaginé par le paysagiste Piet Oudolf pour une antenne de la galerie Hauser & Wirth dans le Somerset anglais. Magistral. The Avant Gardens. Visionaries and Gardens Beyond Wild Expectations de John Tebbs, éd. Gestalten, 45 €. 2 UNE ÎLE DE RÊVE Fincas, palais, villas de plage: tous les styles d’habitats qui font le charme de Minorque, la petite île des Baléares, sont réunis dans cet ouvrage qui donne envie de s’envoler sur le champ. Secret House: Living in Menorca de Susana Gallardo, photos de Karel Balas, éd. Rizzoli New York, 72 €.…

« Notre monde est encore endormi. Pour ne réveiller personne, on avance en silence jusqu’à la salle de bains. La lumière n’est pas flatteuse et quelques heures de nuit manquent à notre éclat. En nous brossant les dents, on ressent une certaine forme de lassitude. On trouve nos cheveux un peu trop plats, sans doute qu’un masque leur ferait du bien, mais le temps presse, il faut déjà s’activer, préparer le petit-déjeuner pour ceux qui vont se réveiller. On file dans la cuisine, la chorégraphie commence: les bols, les tasses, les verres, on s’agite en cadence. On découpe, on répartit, on dresse. Entre deux gestes mécaniques, on rajoute des pensées, on se concentre sur ce qu’il ne faut pas oublier, sur le carnet de correspondance à sortir, sur le rendez-vous…

Boucles blondes en cascade, faux cils, robe rose bonbon et ongles impeccables: sur son compte TikTok, l’Américaine Estée C. Williams a l’air d’un sosie de Betty Draper dans la série Mad Men. Et pour cause: les années 60 sont sa référence. Estée C. Williams regrette l’époque bénie où la femme avait pour mission de se consacrer à son foyer et où le féminisme n’avait pas encore fait des « ravages ». À 25 ans, elle est devenue une des figures de proue des « tradwives», ce courant réactionnaire qui prône le retour à une répartition des rôles ultra-genrée. En résumé: le mari travaille, subvient aux besoins du foyer et, en contrepartie, la femme lui assure un intérieur agréable. Une tendance qui a le vent en poupe: Estée C. Williams cumule…