L'ÉDITO
Jacques Prévert l'appelait « le Finistère le plus près de Paris ». Avec la côte bretonne, le Cotentin partage la rudesse magnifique de caps qui se perdent dans un tête à tête, étourdissant avec l'océan, le jeu d’équilibriste des sentiers des douaniers, suspendus quelque part entre ciel et terre, et l'esprit, immémorial, des villages aux maisons de granit. Le poète découvrit la presqu’île normande dans les années 1930, y revint régulièrement, jusqu’à poser sa plume à Omonville-la-Petite, près du cap de la Hague. Cette péninsule lumineuse et mystérieuse, il apprit à la connaître, affectionna, avec son sens de l'insolite et du merveilleux, « ces petites routes, étroites, qui mènent nulle part et partout », que raillait avec bienveillance son ami Marcel Carné. Lequel débarqua avec Jean Gabin à Cherbourg et…