Édito
Étudiante à Londres depuis un an, j’allais lâcher la fac pour réaliser mon rêve : mettre un pied dans un magazine de mode. C’était la fin des années 90. J’étais engagée comme stagiaire-petite-main-àtout-faire par l’un des nombreux titres indépendants qui fleurissaient alors, ces structures fonctionnant souvent en équipes réduites de novices plein·es de bonne volonté. L’entretien d’embauche avec le rédacteur en chef s’était tenu dans un pub, sans DRH en vue et devant deux gin-tonics bien tassés. Il n’était pas plus tard que 17 heures. J’étais repartie titubante mais heureuse. La vraie vie commençait. Une décennie plus tard, de retour à Paris, autre rédaction, autres collègues et mêmes codes souvent désinhibés. « Salut les tisanes ! » nous lançait notre boss en riant les soirs de fin de bouclage, clairement…