Rolling Stone France No. 141

On nous l’avait survendu. Rappelez-vous, ce n’est pas si loin. Après le premier confinement suite à l’épidémie de Covid-19 qui s’est répandu sur toute la planète au premier semestre 2020, on nous avait parlé du “monde de demain”, que plus rien ne serait pareil, que tout allait réellement changer: attitudes, compassion et même “paradigmes”, grand mot fourre-tout assaisonné pour faire intello. Au final, rien, nada. Rien ne s’est passé comme on l’avait idéalisé dans ce temps de repos imposé. On avait imaginé beaucoup de choses, dont une version V2 de notre monde, plus proche, plus vert, plus heureux. Deux ans plus tard, on a la guerre. La guerre avec les antivax, avec les conspirationnistes et autres complotistes de tout poil, les montées des extrêmes, qui désormais sont partout et tout…

L’émotion est forte et l’attaque de l’Ukraine par la Russie ne laisse personne indifférent. Si déjà nombre de rockstars ont signalé soutenir le peuple ukrainien, de Joan Baez à Nick Cave en passant par Stevie Nicks, c’est au tour des géants du secteur de suspendre leurs activités en Russie. Sony a annoncé, jeudi 10 mars, avoir suspendu ses opérations dans le pays suite à l’invasion de son voisin et “appelle à la paix en Ukraine et à la fin de la violence, [nous] continuerons à soutenir les efforts de secours humanitaire mondiaux pour aider les victimes dans le besoin”. Quelques heures plus tôt, Warner Music Group signalait “suspendre ses activités en Russie, y compris les investissements et le développement de projets”. Tout comme Universal : “Nous suspendons toutes les opérations…

“I never knew a man could tell so many lies/He had a different story for every set of eyes” (“J’ignorais qu’un homme puisse mentir autant/Un discours différent pour chaque interlocuteur”): dans “Ambulance Blues”, Neil Young fustigeait “Tricky Dicky” Nixon. On ne découvre pas l’usage du mensonge par le personnel politique, mais celui-ci s’est largement accru et répandu depuis l’avènement des réseaux sociaux et leur utilisation par Donald Trump, expulsé de son Twitter chéri et de Facebook à la suite de la tentative de coup d’État du 6 janvier 2021, à Washington. Il vient de lancer sa propre application, Truth Social: “Plus le mensonge est gros, mieux il passe”, professait Joseph Goebbels, ministre de l’Information et de la Propagande du IIIe Reich. Ces manipulations des médias et des populations ont favorisé le…

Si votre dernière couverture m’a un peu décontenancé, je dois reconnaître que ce numéro est vraiment réussi, que ce soient les interviews, la passion de Busnel pour Harrison et le portfolio hommage à Steve Schapiro. Spectaculaire.” JEAN-PAUL (MAIL) Mellencamp Alors là, je ne m’y attendais pas, quelle belle surprise. Et il faut reconnaître que l’homme est rare, je crois même n’avoir lu d’interview de ce monsieur qu’une seule fois dans ma vie (allez, deux!). En même temps, déjà, dans le précédent numéro vous nous avez amplement vanté les mérites de son dernier album. Merci pour le complément! ALAIN (PAR E-MAIL) Tonino Benacquista Jamais je n’aurai pensé qu’un magazine de rock culture et a fortiori de rock, allait jamais publier une interview de mon auteur préféré. En fait, cet écrivain est très discret, parle peu et…

“Eh bien la guerre!” La formule de Valmont est dans toutes les têtes depuis que la Russie a commencé d’envahir l’Ukraine, et il devient difficile d’écrire des choses légères dans une situation aussi grave. Faire comme si de rien n’était est impossible: on se souvient peut-être de ce quotidien sportif français qui ne mentionna pas les attaques sur le World Trade Center au lendemain du 11 septembre 2001. Il fut un des seuls journaux au monde à tenir cette ligne. Une ligne logique, mais finalement incompréhensible. Quand la tragédie s’invite, il n’y a pas d’endroit préservé. Même si on ignore tout de l’évolution du conflit entre le moment où ses lignes sont écrites et le moment où elles seront imprimées, quelque chose aura changé en Europe le 24 février. Avec une…

1. Jon Spencer & The HITmakers Junk Man (In the Red) Passé la cinquantaine, Jon Spencer ne s’est pas calmé pour autant, comme le prouve ce titre. Entouré des HITmakers, son nouveau gang composé de vieux briscards du rock indé, orgue Farfisa et guitare fuzz virevoltent autour de la voix électrocutée du preacher new-yorkais, visionnaire du bluesgarage-punk. 2. Ghost Twenties (Universal) Le groupe de metal suédois fait son entrée dans la nouvelle décennie au son d’une fanfare tonitruante brésilienne. On a échappé de peu au virage reggaeton, mais dès l’intro, “Twenties” nous propulse dans une dimension spectaculaire, à la fois festive et affolante, digne de ces années 2020 totalement flippantes. 3. Pixies Human Crime (Infectious/BMG) Privé de tournée, Frank Black a mis à profit son temps libre pour composer plus de quarante nouvelles chansons. En pleine pandémie, il a…