Rolling Stone France No. 146

LEONARD COHEN REVIENT sous les feux de la rampe grâce à un documentaire habile à la hauteur de ce personnage unique. On redécouvre la vie fascinante d’un homme qui a poussé l’art de l’écriture à un très haut degré de perfection: car plus qu’un chanteur, qualifié d’artiste folk à ses débuts, en 1968, Leonard Cohen aura publié quasiment autant d’albums que de livres – romans et recueils de poèmes voire de psaumes, dont le Livre de la Miséricorde, traduit en français par Jacques Vassal. D’autres traducteurs se sont confrontés à sa prose et à sa poésie, notamment Dashiell Hedayat, l’un des nombreux alias du regretté Daniel Théron, ou plus récemment Nicolas Richard, traducteur d’Hunter S. Thompson ou de Richard Brautigan, mais aussi d’Obama, de Dylan et de Springsteen. Un point…

+ LETTRES, TWEETS ET MAILS Après Coldplay en couverture, c’est au tour de Muse… Remarquez, pourquoi pas… vous tentez de rajeunir? Blague dans le coin, c’est plutôt une heureuse initiative que de parler de ce groupe méprisé par la rock-critic… OLIVIER (PAR E-MAIL) Van Halen Un ovni, une comète, un article totalement non identifié, qui, à mon sens, aurait dû faire la couverture au lieu de… Muse! Le sujet consacré à Van Halen est purement magique, jamais lu une telle pièce, aussi prenante, aussi émouvante. Cette correspondance suivie raconte mieux le génie qu’était le guitariste. CHRISTOPHE (PAR E-MAIL) Marcus King On vous sait très fans de guitar heroes chez Rolling Stone, personnages indissociables qui ont forgé le mythe de l’histoire du rock. Et enfin voir reconnaître par vos augustes plumes tout le talent et même le génie…

LE SONGWRITER AUSTRALIEN a donné cet été une tournée européenne spectaculaire, lancée au NorthSide Festival, au Danemark, le 2 juin, avec un concert de près de trois heures. Puis Nick Cave a arpenté l’Europe de long en large, proposant pas moins de 32 concerts, dont deux en France, à Lyon et à Paris, celui de Belfort ayant été annulé à cause des intempéries. Plus qu’un don de soi, Nick Cave, a ainsi délivré un show allant du chagrin à l’exultation, en passant par l’amour, la perte et tout ce qui se trouve entre les deux. Sur fond de son rock définitif signé The Bad Seeds, menés de main de maître par Warren Ellis, offrant le meilleur d’eux-mêmes dans une performance aussi formidable que cathartique.…

Chroniques de disques et playlists de la rédaction sur rollingstone.fr 1. Arctic Monkeys “There’d Better Be a Mirrorball” (Domino) La boule à facettes est-elle le symbole d’un passé révolu dans la voix chargée d’émotion d’Alex Turner? Plus sincère que jamais, le songwriter a choisi la mélancolie pour nous embarquer à bord de The Car, le nouveau cabriolet d’Arctic Monkeys, pour un voyage à travers la grande pop contemporaine. 2. Bjork “Atopos” (One Little Independent) Même si on connaît l’univers en perpétuel mouvement de Bjork, on reste halluciné par tant de créativité. L’icône islandaise fête son retour en fanfare avec “Atopos”, soit sa vision d’une rave party post-confinement où les clarinettes auraient pris le pouvoir, comme des champignons techno biologiques. 3. Pixies “Dregs of the Wine” (Pias) Comme le bon vin, les Pixies se bonifient avec les années. Coécrit par…

THE 1975? Une expérience musicale pour millénials – ou présumés tels – ou, mieux encore, qui vivraient leur vie par le biais des médias sociaux? Si, sur leurs premiers opus, l’essentiel de leurs textes tourne autour de l’amour – de drogues et de sexe aussi, bien sûr, mais essentiellement d’amour –, à partir de A Brief Inquiry Into Online Relationships, en 2018, ils explorent plus directement tout ce qui, dans le climat actuel, bloque tout élan romantique. “Je n’avais pas vu cela comme ça, le dénominateur commun était l’amour lui-même dans une multitude de recherches différentes, s’étonne Matthew Healy, leader de la formation britannique originaire de Manchester. J’ai toujours été conscient que je posais des questions différentes sur différents disques, mais ce sont toutes des questions qui tournent autour des…

DANS UN CAFÉ ALTERNATIF bernois, de jeunes consommateurs se sont émus que les membres de Lauwarm, groupe de reggae suisse blanc, portent des dreadlocks et jouent une musique n’appartenant pas à ce qu’ils n’ont pas nommé leur ethnie, mais c’était le fond de leur pensée. Ce serait risible, si le patron de la Brasserie Lorraine ne leur avait pas demandé de cesser, et les musiciens ne s’étaient excusés. L’appropriation culturelle, nouvelle Inquisition de la gauche radicale en recherche de pureté politique, constitue la plus énorme erreur de jugement depuis que le rock – le blues, le jazz, le R’n’B – avaient été déclarés “musiques du diable” et excommuniés. Et encore, elle n’a pas l’excuse de l’ignorance: au contraire, elle découle d’une interprétation étriquée du concept de dominant/dominé, faisant fi du constat…