Rolling Stone France No. 147

“L’Amérique peut se diviser encore plus qu’elle ne l’est déjà, l’élection de Donald Trump ayant largement contribué à fragiliser son semblant de cohésion.”RICHARD FORD CE MOIS-CI, Darryl Jones, le célèbre remplaçant de Bill Wyman à la basse chez les Rolling Stones, célèbre ses trente ans au sein du “plus grand groupe de rock’n’roll du monde”. Et si Ronnie Wood a succédé à Mick Taylor, qui lui même héritait de la position de Brian Jones, Steve Jordan, le nouveau batteur, adoubé par feu Charlie Watts, est lui en poste depuis un an. Et cela ne pose aucun problème au vu du succès de la tournée 2021-2022, commencée à l’automne dernier aux États-Unis puis arrivée en Europe au début de l’été. Pourtant, la question de la succession se pose toujours et se posera longtemps,…

+ LETTRES, TWEETS ET MAILS “Le coup de jeune est passé. Après Coldplay et Muse, retour à l’éternel, Leonard Cohen. On ne peut pas dire que vous écriviez souvent des articles sur cet artiste totalement atypique. On lui doit beaucoup et votre hommage est surprenant.”BERTRAND (PAR E-MAIL) Grands lettrés J’ai suivi vos conseils et me suis procuré les ouvrages des auteurs “rock” recommandés dans votre dernier numéro. Et vous aviez raison: les bouquins de Dicale, Garnier et Gardinier sont indispensables et les traitements, originaux – bien que Garnier, trop rare, se distingue particulièrement avec sa série d’anecdotes. ÉRIC (PAR E-MAIL) Jann Wenner Quelle vie quand même. Une vie entière au service du rock… L’extrait publié sous forme de bonnes feuilles dans votre dernier numéro m’a rappelé combien l’essence même de ce journal est non pas la…

Bruce Springsteen, soul brother Une cover incendiaire de “Do I Love You (Indeed I Do)” de Frank Wilson; un clip vintage en diable, le look de Bruce Springsteen assorti; un décor de télévision très 1960; un backing surnuméraire avec section de cuivres, cordes, choristes et faux public télé. Cet extrait est tiré de son prochain album, dont la sortie est annoncée pour le 11 novembre: “Après Letter to You, et pendant le confinement, je suis allé dans mon studio pour enregistrer une musique que je n’avais pas composée mais que je rêvais de jouer, chose que je n’avais plus faite depuis les Seeger Sessions”, explique Bruce dans cette courte vidéo postée sur YouTube. Côté orchestration, le Boss s’est inspiré du son Stax-Motown, prenant la route traversant tout le Midwest, de Memphis à…

Chroniques de disques et playlists de la rédaction sur rollingstone.fr 1. Bruce Springsteen “Do I Love You (Indeed I Do)” (Columbia/Sony) Quoi de plus noble pour Bruce que de se frotter à l’âge d’or des labels Motown et Stax. “Do I Love You (Indeed I Do)”, de Frank Wilson, est une reprise de premier choix du “Boss”, dans le rôle du soul man qu’il a toujours rêvé d’être: gravez ces deux mots sur ma tombe, ça m’ira très bien. 2. Neil Young & Crazy Horse “Love Earth” (Reprise/Warner) Plus calme, mais tout aussi engagé, Neil Young continue son combat pour que chacun prenne soin de Mère Nature. Cette fois, pas de chevauchée débridée avec Crazy Horse, mais une ballade bucolique au gré d’un paysage idyllique, que le “Loner” glorifie sous la houlette du producteur de légende,…

Qui aurait pu miser sur une telle longévité de la part des Pixies, près de dix ans après leur reformation ? Plus encore, qui aurait cru que son cerveau, Charles Michael Kittridge Thompson IV, prendrait de nouveau le temps de décrypter son infatigable créativité aux médias, après avoir longtemps boudé ou saboté l’exercice? Certainement pas le chanteur himself, qui ne manque pas de nous le rappeler avec malice: “Je ne suis pas mécontent de faire tout ça depuis chez moi. Au moins, je peux peindre tranquillement entre les interviews !”, lâche-t-il, taquin, entre deux poignées de pistaches. Pourtant, derrière ses airs railleurs, force est de constater que le doyen de l’alt-rock semble assagi. Son confinement? Il l’a vécu en toute quiétude, loin de la musique: “Je me suis occupé de…

ON NE DÉCOUVRE PAS la grande gueule et l’ego surdimensionné de Roger Waters, persuadé de mettre fin à Pink Floyd en abandonnant le groupe en 1985 après un album bâclé, The Final Cut, post-scriptum de The Wall sous-titré “A Requiem for the Post-War Dream by Roger Waters, Music by Pink Floyd”. La suite a été cruelle, mais il s’en est finalement bien sorti, en revendiquant The Wall pour lui seul, malgré le sommet gilmourien “Comfortably Numb”. Il pousse le bouchon sur les affiches de sa “première tournée d’adieu” du printemps 2023 en s’affirmant “le créateur” de The Dark Side of the Moon, Wish You Were Here et Animals. Ce n’est pas exactement faux, mais ce que cela laisse entendre l’est: certes il en est le parolier, et compositeur de certains…