Science & Vie Junior HS No. 146

NOUS SOMMES À MOITIÉ MICROBE. Dans notre corps, seule 1 CELLULE SUR 2 EST HUMAINE. Le reste appartient à des bactéries, des virus et autres minus. À notre naissance, une armée de bactéries nous envahit en quelques minutes à peine. LE PLUS PETIT INSECTE AU MONDE atteint à peine 0,02 CENTIMÈTRES ! Il s’appelle mymaridae. Sans les virus et les bactéries, NOUS NE SERIONS PAS LÀ AUJOURD’HUI. Certains virus mangeurs de bactéries sont utilisés comme médicaments, à la place des antibiotiques. Si vous posiez l’ensemble des virus océaniques sur une balance, ils pèseraient aussi lourd que soixante-quinze millions de baleines bleues ! 150 EUROS c’est le prix d’un kit pour bidouiller des nouvelles bactéries. Le ver solitaire aussi appelé ténia du boeuf, peut mesurer jusqu’à 10 mètres et il se loge… dans nos intestins ! 1938 c’est l’année…

PÉPÈRE, LE GROS ORTHOPTÈRE! Il fait partie des petites bêtes, pourtant le weta est le plus gros insecte au monde. Il peut mesurer jusqu’à 10 cm de long et peser près de 45 g. Comme le grillon, le criquet ou la sauterelle, les 56 espèces de wetas sont des orthoptères. Mais à l’inverse de leurs cousins présents un peu partout sur la planète, ils ne vivent qu’en Nouvelle-Zélande. L’archipel était isolé des autres continents avant l’apparition des mammifères. La faune locale s’y est donc développée sans prédateur. En temps normal, une grande taille constitue un désavantage, car on est plus vite repéré et tué. Mais sans ennemi, une grande taille devient un avantage, car la reproduction en est facilitée. D’où l’émergence de ce gigantisme, dont le weta en est le parfait…

C'est le match du siècle. Rarement une épreuve aura été attendue par autant de monde, depuis autant de temps. Et pour cause : elle permettra enfin de savoir qui domine réellement la planète. Deux équipes se disputent ce premier rôle : les bactéries et les virus. L’arène est survoltée. Les tribunes sont un magnifique charivari de formes, de couleurs, de sons. Sur scène, deux athlètes s’échauffent. Ce sont les valeureux représentants de chacune des équipes. Impassible, au milieu du ring, l’arbitre désigné pour ce duel exceptionnel : un tardigrade, étrange et minuscule bestiole dotée de huit griffes. Pourquoi lui? Parce qu’il est censé être l’animal le plus résistant de l’ensemble du safari planétaire. Il fallait bien ça pour arbitrer un tel match. Virevoltantes au-dessus des tribunes, de minuscules guêpes de la famille…

Contrairement aux virus, les bactéries possèdent dans leur cellule des ribosomes, des sortes de machines capables de décoder les filaments génétiques pour les transformer en protéines. Or, ces protéines sont essentielles au fonctionnement des cellules : ce sont elles qui permettent de récupérer et utiliser de l’énergie, de grandir, de se reproduire. C’est pour cette raison que les virus sont obligés d’entrer dans d’autres cellules pour leur « emprunter » ces ribosomes et ainsi assurer leur survie.…

À plusieurs reprises dans l’histoire de l’évolution, des virus et des bactéries ont infecté des cellules et n’en sont jamais repartis. Des unions contre-nature, pourrait-on croire, qui auraient dû mener ces cellules à leur perte. Sauf que ces étranges mariages, qui sont appelés endosymbiose, ont au contraire permis aux cellules de devenir encore plus performantes. Au point qu’elles ont fini par s’imposer. Il y a environ 2 milliards d’années, une bactérie utilisatrice d’oxygène a infecté une cellule - à moins que ce soit une cellule qui ait avalé cette bactérie, qui sait. Une fois à l’intérieur, cette bactérie est devenue un élément essentiel de la cellule en lui permettant de convertir l’oxygène en énergie. Aujourd’hui, toutes nos cellules sont dotées de ces bactéries « domestiquées » : ce sont nos mitochondries. Quelques milliards…

Les micro-organismes marins jouent un rôle essentiel dans notre planète. Ils constituent le premier maillon d’une immense chaîne alimentaire (1), nourrissant à l’autre bout une bonne partie des humains. Mais ce n’est pas tout : les micro-algues et les bactéries captent aussi le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, dont une partie est produite par les activités humaines, et délivrent en retour la moitié de l’oxygène que nous respirons chaque jour (2) ! Quant aux virus, les habitants les plus nombreux des océans, ils attaquent les autres micro-organismes (3). Leurs débris peuvent servir de nourriture à d’autres prédateurs (4). Autrement, ces débris tombent au fond des mers, on parle de neige microbienne, ce qui permet au final de stocker durablement le carbone qu’ils avaient ingéré (5).…