Science & Vie Junior HS No. 158

Il faut seulement 20 minutes à un rat pour détecter des mines antipersonnel dans un champ de 200 m2 (contre 25 heures pour un homme). p. 13 Le nez du chien comporte près de 300 millions de récepteurs olfactifs (contre seulement 10 millions pour l’homme). p. 51 30 000 PIGEONS ont aidé l’armée française lors de la Première Guerre mondiale (1914 -1918). p. 69 Les pieuvres changent de couleur en fonction de leurs états d’âme. p. 18 En Russie, des renards issus d’une expérimentation de domestication ont été vendus à des familles. p. 57 Une tache blanche sur le front ? C’est un animal domestiqué ! p. 61 Les chiens ont un muscle spécifique pour relever l’intérieur du sourcil. C’est ce qui leur donne ce regard irrésistible ! p. 53…

UN IMPOSANT PATIENT Son nom vient du malais « orang hutan », qui signifie littéralement « homme de la forêt ». Sa forêt à lui, c’est celle de Sumatra, une île d’Indonésie. Mais depuis un demi-siècle, « l’homme des villes » détruit l’habitat de l’animal au pelage roux, essentiellement pour y replanter des palmiers à huile. Résultat : les orangs-outans grignotent à leur tour de plus en plus les plantations d’Homo sapiens. Ce pauvre mâle de 14 ans a ainsi reçu des billes de métal dans le corps pour avoir consommé quelques fruits. Le tireur ? Un agriculteur ulcéré par ce maraudage. Heureusement, d’autres humains l’ont recueilli dans le cadre du programme de protection des orangs-outans de Sumatra. Soigné par cette vétérinaire, il sera ensuite remis en liberté. COMPLICES POUR…

Il y a 40 000 ans, un homme ou une femme taille dans de l’ivoire de mammouth une drôle de statuette, l’une des plus anciennes connues à ce jour. Deux bras, deux jambes… le corps est humain, mais il est surmonté d’une tête de lion des cavernes. À quoi peut bien penser celui ou celle qui sculpte avec patience cette créature chimérique ? Ressent-il de la fascination pour le redoutable félin ? Le vénère-t-il ? Nul ne le sait, l’œuvre est muette. Elle suggère cependant un lien intime entre l’homme et l’animal. Il faut dire qu’à cette lointaine époque, Homo sapiens, qui vient d’arriver en Eurasie, est autant chasseur que chassé… Sans doute se voit-il un animal comme les autres, ni plus malin, ni plus fort. Mais alors que s’est-il…

L’Histoire vue par… le ver à soie Avant notre rencontre avec les humains, notre vie n’était qu’une lutte pour la survie, dans les périlleuses forêts de Chine. D’après la légende, l’impératrice Leizu, épouse de l’empereur Huangdi, qui aurait régné sur la Chine 2 600 ans avant notre ère, fut notre premier contact avec nos bienfaiteurs. On raconte qu’elle prenait un thé sous le feuillage d’un mûrier lorsque le cocon de l’un des nôtres se détacha de l’arbre et tomba dans sa tasse brûlante. Intriguée de le voir se dérouler sous l’effet du liquide chaud, Leizu comprit alors comment il était possible de récolter ce fil bientôt appelé soie. Une belle histoire, mais des maîtres nous ont sans doute adoptés avant, puisque des fragments de tissus en soie encore plus anciens…

Voir un lion ou un léopard bondir sur sa proie, un grizzli hargneux se dresser sur ses pattes arrière ou un crocodile entraîner sa victime au fond de l’eau, voilà qui procure un agréable frisson… quand on le regarde à la télé. Imaginez que vous ayez à traverser le territoire de l’un de ces prédateurs quand vous partez en classe ou allez vous promener. L’angoisse ! C’est pourtant ce que vivent de nombreuses populations humaines, de l’Inde à la Tanzanie, en passant par les États-Unis, le Japon ou le Zimbabwe. Car les grands prédateurs peuvent tuer des humains ! Et ils le font. Récemment, dans un district du nord-est de l’Inde, pas moins de neuf personnes sont mortes suite à une attaque par un tigre du Bengale, finalement tué par…

Qu’il nous en a fallu du temps pour donner aux animaux des droits ! Et encore, nous sommes loin du compte, estiment de nombreux spécialistes. En France, la première loi relative à la protection des animaux dans notre droit moderne remonte à 1850. Sous l’impulsion du général Grammont, ému notamment par le sort des chevaux de guerre, la loi interdit les maltraitances animales faites en public. Ces trois derniers mots révèlent toute l’hypocrisie de cette loi : à l’abri des regards, faites bien ce que vous voulez ! Comme s’il s’agissait en réalité de protéger avant tout notre propre sensibilité face à la souffrance animale plutôt que les animaux eux-mêmes… À l’époque, la peine encourue était de quelques francs et cinq jours de prison. Cent soixante-dix ans plus tard, la…