LE « BENCHMARKING » AU BANC D’ESSAI
Déjà dans le viseur d’associations révoltées, de députés gênés, de policiers déçus, de médias indignés, j’en passe, le ministre de l’Intérieur et doyen du gouvernement, Gérard Collomb, a alimenté la chronique en déclarant devant le Sénat que les migrants faisaient « un peu de benchmarking » au moment de choisir leur pays de destination. Venu du marketing, le mot anglais désigne une évaluation comparative. Un « banc d’essai », devrait-on dire en bon français. Ce n’est toutefois pas l’emploi par le ministre d’un vocable étranger qui nourrit les cris d’orfraie et suscite l’embarras jusque dans son camp. Mais l’idée même que les migrants soient dans cet état d’esprit d’analyse rationnelle que suggère le terme. « S’il y a un benchmark qui est fait aujourd’hui par les migrants, c’est mourir chez eux…