Le Journal du dimanche No. 3936

À PARTIR DE DEMAIN, les nouveaux députés prendront possession de leur écharpe tricolore, même si leur mandat ne démarre officiellement que mercredi. Ils auront la possibilité de rejoindre un groupe parlementaire – 15 élus au moins – jusqu’au mardi 28 juin. Les députés LR et LREM éliront leurs présidents de groupe mercredi, les socialistes jeudi. Le 28 aura lieu l’élection du président de l’Assemblée nationale. Puis, le lendemain, la nomination des membres du bureau de l’Assemblée (vice-présidents, questeurs, etc.). Le 30, les huit commissions permanentes (finances,défense,lois…) éliront leurs présidents. Le discours de politique générale de la Première ministre, Élisabeth Borne, pourrait, lui, se tenir les 4 (à l’Assemblée) et 5 juillet (au Sénat), et les premiers textes, sur les mesures sanitaires et le pouvoir d’achat, être examinés à partir de…

La vive confrontation qui s’est durcie cette semaine, dans l’entre-deux-tours des élections législatives, entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, et leurs états-majors respectifs, augure-t-elle le climat qui entourera le second quinquennat du chef de l’État ? Tout laisse à penser que l’on s’achemine vers cinq ans d’un âpre combat politique, de tous les instants. Et que les violentes passes d’armes des derniers jours ne constituaient que des préliminaires. La tension est à la hauteur de l’incertitude qui sera levée ce soir à 20 heures. Les dernières projections de l’Ifop, vendredi, promettaient 270 à 300 députés pour Ensemble !, la majorité absolue se situant à 289 sièges. Et de 160 à 190 élus pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), qui regroupe les gauches. Voilà tout l’enjeu de ce second…

Si l’abstention, à l’issue d’une campagne législative atone, a encore battu un nouveau record au premier tour (52,49 % des inscrits), certaines affiches pourraient remotiver les électeurs au second. Tour d’horizon des personnalités et circonscriptions à scruter. Les ministres-candidats sous pression Selon la règle édictée par l’Élysée avant le scrutin, plusieurs ministres, dont la première d’entre eux, Élisabeth Borne, pourraient être contraints à la démission en cas de revers électoral. C’est le cas de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin, candidate à sa réélection dans la 6e circonscription de l’Essonne. Au premier tour, le candidat de la Nupes, Jérôme Guedj, l’a devancée de 7 points. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Clément Beaune, candidat dans la 7e circonscription de Paris, se sait lui…

L’union de la gauche comme première force de l’Assemblée nationale ? Voilà qui semble hautement improbable : nulle enquête d’opinion n’a jamais pronostiqué cette hypothèse. Pour autant, le chemin des futurs députés de la majorité présidentielle ne sera pas pavé de roses. Revue de détail des embûches qui attendent la Macronie. Une majorité relative Le pire scénario sur lequel les législatives pourraient déboucher, selon un ministre : une majorité relative. Les dernières projections d’Harris Interactive, donnant entre 267 et 307 sièges à Ensemble !, confirment la réalité de ce risque. Mais si cela se réalisait, l’ampleur des difficultés dépendra de l’écart qui séparera les macronistes du seuil fatidique des 289 sièges. Si peu de députés manquent à l’appel, les stratèges de l’exécutif misent sur des soutiens ponctuels selon les votes ou des débauchages…

« Avec peut-être 150 ou 200 députés de la Nupes, ça va être chaud » Quel regard portez-vous sur ces élections ? Il paraît difficile au gouvernement de parvenir à une majorité absolue. Le président de la République et Ensemble ! devront faire appel à des soutiens externes. Et, à part les Républicains, il n’y en a pas beaucoup. Le quinquennat d’Emmanuel Macron sera donc beaucoup plus marqué à droite, fait de bric et de broc, avec des partis qui ont plus ou moins disparu. Avec Michel Rocard [Premier ministre de François Mitterrand de 1988 à 1991], nous avons dû vivre sans majorité. Ce qui était inattendu et inédit. Une telle situation nous obligeait, dans les cas les plus difficiles, à recourir au 49-3. Pas pour clore le débat, mais pour le…

Le chef de projet voit le bout du chantier. Cette semaine, l’eurodéputé Stéphane Séjourné, ancien conseiller, mais toujours proche d’Emmanuel Macron, devrait dévoiler les plans du nouveau parti macroniste, Renaissance, avant un événement de lancement en juillet. Objectif de cette résurrection : pérenniser les troupes et la pensée présidentielles au-delà de 2027, lorsque le chef de l’État ne pourra plus participer à la course élyséenne. Ou comment enfin pallier les lacunes de La République en marche (LREM), incapable en cinq ans de s’implanter localement durablement et de se transformer en force de proposition. Balayé, le mouvement citoyen pensé comme l’incarnation d’une nouvelle façon de faire de la politique. Place au vrai parti, à construire à partir d’une « feuille blanche », a précisé le chef de l’État lorsqu’il a mandaté Stéphane…